L’atténuation des conséquences des incidents et des urgences nucléaires ou radiologiques était le thème de la récente session de l’école de gestion des situations d’urgence radiologique de l’AIEA, qui s’est tenue sur trois semaines et pour la première fois en fran?ais.
Dix-neuf spécialistes du nucléaire de pays francophones d’Afrique ont participé à cette session, qui s’est achevée le mois dernier au Maroc.
??En proposant cette école en fran?ais, nous aidons les experts des pays francophones à y participer et à renforcer leurs capacités de gestion des situations d’urgence radiologique et d’élaboration et de gestion de programmes durables de préparation et conduite des interventions d’urgence??, explique Amal Elrefaei, responsable de la gestion des programmes de la division de l’Afrique du Département de la coopération technique de l’AIEA.
Par des présentations d’experts de l’AIEA et d’organismes marocains et des discussions sur des sujets théoriques et pratiques, tels que l’évaluation des risques et les principes de planification, l’intervention et la coordination intégrées en situation d’urgence, les mesures à prendre sur le terrain et les méthodes d’échantillonnage, les participants ont acquis les connaissances spécialisées nécessaires pour gérer les systèmes de gestion des situations d’urgence, protéger le public et communiquer avec celui-ci en cas d’urgence nucléaire ou radiologique.
??En Afrique, il faut absolument renforcer les capacités de gestion des sources radioactives pour éviter une contamination de l’environnement, une surexposition aigu? ou des décès??, explique Abdelkader Benider, chef de la division Inspection de s?reté radiologique à l’Agence marocaine de s?reté et de sécurité nucléaires et radiologiques (AMSSNuR). L’AMSSNuR a organisé la session de l’école en fran?ais avec l’AIEA. ??La gestion des situations d’urgence radiologique est un enjeu important pour tous les pays africains et elle nécessite des professionnels formés pour atténuer autant que possible les effets d’un incident ou d’un accident radiologique sur les premiers intervenants, le public et l’environnement.??
L’école de gestion des situations d’urgence radiologique, lancée en 2015, vise à renforcer les capacités nationales, régionales et internationales d’intervenir en cas d’incident ou d’urgence nucléaire ou radiologique découlant d’un accident, d’une négligence ou d’un acte.
Les participants sont des professionnels qualifiés issus d’organisations participant à la préparation et à la conduite des interventions d’urgence. Le programme de l’école se fonde sur les normes et orientations de s?reté de l’AIEA.
Depuis le lancement de l’école, 15 sessions ont été organisées dans le monde entier, dont deux spécifiquement destinées aux spécialistes africains, en 2017 et 2018. Le nouveau matériel de formation en fran?ais sera utilisé lors de ses futures sessions en Afrique et en Europe.
??Les participants ont pu partager leur expérience de la gestion des situations d’urgence??, dit Muzna Assi, spécialiste de la préparation aux interventions d’urgence à l’AIEA. ??Lors des discussions, les participants ont aussi pu comparer les procédures, les structures hiérarchiques et la répartition des responsabilités de leurs homologues en Afrique. Avec les contributions et les clarifications des experts de l’AIEA, ils ont également pu déterminer les meilleures pratiques et identifier les lacunes à combler dans leurs capacités nationales d’intervention en cas d’urgence.??
En Afrique, l’AIEA renforce la coopération régionale en promouvant la durabilité et l’autonomie par la collaboration avec les centres régionaux existants. L’AMSSNuR, centre collaborateur de l’AIEA dans le domaine de la sécurité nucléaire, aide l’AIEA à améliorer la sécurité nucléaire dans la région en renfor?ant les cadres réglementaires et la sécurité des sources radioactives. En 2019, l’AMSSNuR est devenu le premier centre de création de capacités de l’AIEA en matière de préparation et de conduite des interventions d’urgence (CBC-EPR) en Afrique. D’autres centres similaires de l’AIEA existent en Autriche, en Chine, en République de Corée, en France, au Japon (dans la préfecture de Chiba et celle de Fukushima), au Maroc et en Russie.
