L’acidification des océans
Les océans absorbent le dioxyde de carbone (CO2) résultant des activités anthropiques et rejeté dans l’atmosphère, ce qui modifie la chimie des carbonates et l’acidité de l’eau de mer, selon un processus appelé ? acidification des océans ?. Ce processus, parfois appelé ? l’autre problème posé par le CO2 ?, qui réduit la quantité de dioxyde de carbone présent dans l’atmosphère et limite fortement le changement climatique, est devenu un problème mondial important ces dix dernières années en raison des effets qu’il pourrait avoir sur les organismes marins et les cycles biogéochimiques.
Les techniques nucléaires et isotopiques sont utilisées pour étudier l’acidification des océans et ont beaucoup contribué à la compréhension de ce phénomène, s’agissant à la fois de l’analyse des changements déjà survenus dans l’acidité des océans et de celle de ses effets sur les organismes marins, par exemple par l’étude de processus biologiques tels que la calcification.
Bien qu’une baisse du pH (potentiel hydrogène, une mesure de l’acidité ou de l’alcalinité) des eaux océaniques de surface soit déjà détectable, il est difficile d’estimer l’ensemble des effets de l’acidification des océans sur le biote marin. Des études montrent que les incidences, tant bénéfiques que néfastes, peuvent être très diverses, étant donné que les niveaux de résilience et d’adaptabilité varient suivant les espèces.
En dessous d’un certain pH et de la concentration de carbonates correspondante, l’eau devient corrosive pour le carbonate de calcium, que de nombreux organismes utilisent pour constituer leur coquille et leur squelette. Certains coraux, ptéropodes et mollusques bivalves et le phytoplancton calcifiant pourraient être particulièrement sensibles aux modifications chimiques de l’eau de mer. La dépense d’énergie requise pour s’adapter à un environnement plus acide peut réduire la quantité d’énergie disponible pour les processus physiologiques, comme la reproduction et la croissance. Les scientifiques des Laboratoires de l’environnement de l’AIEA utilisent des techniques isotopiques pour étudier les incidences de l’acidification des océans et son interaction avec les autres facteurs de perturbation de l’environnement.